Chine : le grand dragon technologique

En résumé : la Chine depuis 1950

La prise de pouvoir par les communistes et la proclamation de la République populaire de Chine, en 1949, marquent un tournant historique pour le pays le plus peuplé du monde. Une vaste entreprise de collectivisation est entreprise sous la direction de Mao Zedong. Des résultats économiques décevants, notamment l'échec du Grand bond en avant, à la fin des années 50, remettent le leadership de ce dernier en question. Offensive d'envergure contre les éléments déviationnistes au sein du Parti communiste, la Révolution culturelle des années 60 permet à Mao de rétablir son influence.
Mao Zedong, 1959
Statue de Deng Xiaoping
Une lutte à la succession hargneuse suit son décès, et celui du premier ministre Chou En-lai, en 1976. Elle est remportée par les tenants d'une approche économique plus libérale, tendance incarnée par Deng Xiaoping qui se poursuit au cours des dernières décennies du siècle. Les demandes pour des réformes politiques se heurtent toutefois à une forte résistance (massacre de la place Tian'anmaen en 1989).

Organisation politique

Au plan de l'organisation des pouvoirs, il s'agit d'un État unitaire. Le régime politique est présidentiel; le président gouverne sans nécessairement avoir l'appui de la branche législative. Le système électoral est du type sans élection. Le droit de vote pour les femmes a été reconnu en 1949. Le système partisan est généralement associé à la catégorie suivante: unipartisme.

Organisation économique

A la mort de Mao Zedong en 1976, le fonctionnement de l'économie chinoise repose sur les principes classiques d'un système communiste. Planifiée, autarcique et collectivisée, la Chine est un pays pauvre, qui connaît un écart de richesses important avec les économies occidentales développées. Conscients de leur retard et des bilans peu concluants de la planification économique, les nouveaux dirigeants communistes lancent, à partir de 1978, une ambitieuse politique de modernisation. L'édification de l'«économie socialiste de marché» est issue de leur volonté de hisser la Chine au rang des plus grandes puissances économiques mondiales.

L'officialisation du concept de "socialisme de marché"

[En 1992] le 14e congrès du PCC marque l'accélération des réformes de modernisation et d'ouverture : la priorité est recentrée sur le développement du secteur public ; il est décidé d'accentuer encore davantage la restructuration des entreprises d'Etat, alors qu'est enclenchée la privatisation des petites entreprises d'Etat

1997 : accélération de la réforme des entreprises d'Etat

Au 15e congrès du Parti de 1997, [le premier ministre] Zhu Rongji fait de la restructuration des entreprises d'Etat dans le secteur industriel le pivot de sa réforme. Il en donne une nouvelle définition, qui inclut les sociétés anonymes conjointes et l'actionnariat avec des investisseurs privés. La réforme de Zhu Rongji implique la privatisation des logements et la mise en place d'un régime d'assurances chômage et de retraites. Ceux-ci étaient jusqu'alors pris en charge par les entreprises d'Etat.

2001 : entrée de la Chine à l'OMC

La Chine devient le 143e membre de l'Organisation mondiale du commerce en décembre 2001, après quatorze années de négociations. Cette adhésion - point d'orgue de la politique d'ouverture et de modernisation entamée en 1978 -, marque une véritable étape dans l'évolution de l'économie chinoise. La disparition progressive des barrières tarifaires et douanières permettra une pénétration économique étrangère accrue. Par cet accord, la Chine tourne définitivement le dos au passé et accepte une libéralisation de son économie.
« Avant le début des réformes, le commerce extérieur était monopole d'État, les exportations devant servir à payer les importations indispensables. Treize compagnies de commerce extérieur, chacune spécialisée dans un type de produits, étaient sous le contrôle du Ministère des Relations Économiques et du Commerce International [...] Elles achetaient en Chine au prix local et revendaient au prix mondial avec en général un bénéfice substantiel qui était reversé au gouvernement central. En 1978, deux provinces : Guangdong et Fujian furent autorisées à gérer elles-mêmes leurs exportations. »

SHENZHEN

Image : Shenzhen 1999 / Shenzhen 2008 | Photographie JPL Nasa
En 1978, Shenzhen n'est qu'une modeste agglomération de la région du Guandong, constituée de villages de pêcheurs et comptant entre 30 000 et 300 000 habitants. ​

En 1979, le gouvernement de Deng Xiaoping instaure 4 Zones économiques spéciales dans les provinces du Fujian et du Guangdong. Shenzhen est celle qui connaitra le plus vif succès et la plus forte croissance.
En 2019 la population est évaluée à 12 357 000 personnes.
“Initially, the government put up factories and office signs right on the fields,” Houng says. “Once developed, some would be run by the government, and some by local investors who decided who would get the lease for the land and the factories. A few made their villagers quite wealthy: they got a lot of compensation money, and started to go around all dressed up in fancy labels. But in most villages the peasants just got kicked out, and the local officials pocketed all the cash.”

ZONE ÉCONOMIQUE SPÉCIALE

Une zone économique spéciale (ZES) est un espace géographique qui bénéficie d'avantages particuliers en matière de réglementation ou d'investissement. D'abord « apparues dans des espaces comme Porto Rico (1951), l’Irlande avec la zone aéroportuaire de Shannon (1959) et Taiwan à Taichung (1965), la Chine continentale est le pays qui a rencontré les plus grand succès dans l’utilisation des ZES à fins de développement de ses capacités industrielles.

Double objectif des ZES chinoises

  • Démontrer la capacité des entreprises chinoises de produire en vue d'exporter et en fonction des règles du marché (c-à-d en dehors du système de monopole d'État)
  • Attirer l'investissement étranger afin de faciliter le commerce extérieur ​ ​
« À l’heure actuelle, la Chine abrite au moins une centaine de zones dans des catégories de plus en plus variées : libre échange, développement économique et technologique, zones de haute technologie. Les officiels chinois posent ouvertement que semblables zones sont plutôt efficaces pour promouvoir la croissance, l’emploi et les investissements respectueux de l’environnement ; tout en admettant que cela implique des compromis, singulièrement en matière de coûts sociaux et environnementaux. »

D'UNE RÉGION RURALE AGRICOLE À UNE MÉG​ALOPOLE TECHNOLOGIQUE

​Années 1980

  • investissements intérieurs plus important que les investissements étrangers
  • investissements directs étrangers concentrés dans le secteur des ressources naturelles et de l'hôtellerie touristique ​

​Années 1990

  • inflation crée des goulots d'étranglement dans l'offre de matières premières / matériaux / énergie
  • nouvelle politique favorisant l'investissement dans les industries orientées vers l'exportation et les industries de haute technologie ​ ​
« Cela s'est traduit par une hausse très nette des exportations et par une augmentation des contrats de sous-traitance, en majeure partie entre des entreprises locales et des sociétés de Hong Kong. La région dispose d'une grande disponibilité en main-d'œuvre provenant de l'agriculture et le différentiel de salaire génère des migrations importantes en provenance des régions pauvres.

Pendant cette période [années 1990], la composition de la production se modifie avec un développement des biens d'équipement et des biens électroniques et le démarrage de l'industrie du vêtement. On note aussi une nette amélioration de la qualité des produits. »

Évolution de l'investissement direct étranger
(région du Guangdong)

« China’s Pearl River Delta has overtaken Tokyo to become the world’s largest urban area in both size and population, according to a report from the World Bank. The megacity – which covers a significant part of China’s manufacturing heartland and includes the cities of Shenzhen, Guangzhou, Foshan and Dongguan – is now home to more people than the countries of Canada, Argentina or Australia. »