Réseaux >> Rhizomes / Data >> Multiplicité

Groupe A : 11 mars
Groupe B : 18 mars

Mark Ingham, BoyPool Rhizome (1999-2000)
Représentation rhizomatique d'Albert E. Ingham, mathématicien

« La pensée n’est pas arborescente, et le cerveau n’est pas une matière enracinée ni ramifiée. [...]

L'arbre ou la racine inspirent une triste image de la pensée qui ne cesse d'imiter le multiple à partir d'une unité supérieure, de centre ou de segment. »

DELEUZE ET GUATTARI (1980)

RHIZOME

Rhizome est le meilleur mot pour désigner les multiplicités.

« À la différence des arbres ou de leurs racines, le rhizome connecte un point quelconque avec un autre point quelconque, et chacun de ces traits ne renvoie pas nécessairement à des traits de même nature [...] »

DELEUZE ET GUATTARI (1980)

« La métaphore de l’arbre, jadis omniprésente, traduisait hier notre amour de la nature et de son organisation hiérarchique, du moins telle que nous la percevions ou voulions la percevoir.

La métaphore du réseau, aujourd’hui peut-être plus omniprésente que ne l’a jamais été celle de l’arbre, correspond au contraire à une vision qui se veut moins hiérarchisée de nos sociétés, d’un monde non plus vertical comme celui de l’arbre mais horizontal, avec ses technologies multiples et ses communautés planétaires. Que les réseaux techniques soient bien plus hiérarchisés qu’on ne le pense, n’a pas d’importance. L’imaginaire qu’ils portent est décentralisé. »

Pierre Musso (2012)

RÉSEAU

BUS INFORMATIQUE

(ex. : carte mère)

Système de transfert de données entre les composantes d'un même système informatique (interne à la machine ou externe entre machines).

Englobe la dimension technique (hardware) et les protocoles de communication impliqués dans le processus (software).

RÉSEAU PERSONNEL (DOMESTIQUE)
(PAN / WPAN)

(ex. : usb / bluetooth)

Permet l'échange de données entre appareils interconnectés directement entre eux, généralement à courte distance.

RÉSEAU LOCAL
(LAN / WLAN)

(ex. : ethernet / wifi)

Permet l'échange de données entre plusieurs appareils liés en réseau, ou même entre différents réseaux d'appareils.

RÉSEAU MÉTROPOLITAIN (MAN)

(ex. : réseaux locaux des fournisseurs de services internet)

Réseau de télécommunication à large bande qui relie plusieurs LAN entre eux.
Composantes : routeurs, fils téléphoniques / câbles en cuivre / fibre optique, antennes de transmission, serveurs

RÉSEAU ÉTENDU (WAN)

(ex. : réseaux nationaux des fournisseurs de services internet)

Relient entre eux les MAN de différentes zones géographiques, à l'échelle d'un pays ou d'un continent. Permettent aux FAI de connecter leur réseau locaux et leurs clients à Internet.

RÉSEAU GLOBAL (GAN)

(ex. : réseau internet globalisé)

Réseaux déployés mondialement permettant de relier entre eux les équipements situés sur différents continents, soit par câbles terrestres, sous-marins ou par transmissions satellites.

INTERNET

Réseau internet

Réseau globalisé d'échange d'informations entre ordinateurs reliés par des infrastructures terrestres (câbles, antennes) et des satellites.

PROTOCOLE internet

Ensemble des procédures formelles d'échange d'information entre les éléments du réseau Internet (HTTP, SMTP, TCP/IP, IPFS)

COMMENT FONCTIONNE INTERNET

HOW DOES THE INTERNET WORK?

LE WEB sémantique

« Le web n’a pas été conçu pour n’être qu’un paquet de documents mis en lien. Il intègre, dès sa conception en 1989 par Tim Berners Lee, plus de sémantique que l’utilisation qui en sera faite ensuite. »

Identifiant

Ce qui commence par « http://… » et que l’on voit dans la barre d’adresse de notre navigateur est une URL, où le L est mis pour Locator. C’est donc l’adresse d’un document sur le web ; mais ce n’est qu’un cas particulier des URIs, où le I est mis pour Identifier, qui sont des identifiants, dans le contexte du web, de choses du monde réel.

On peut identifier une somme d'éléments sur le web avec une URI : des personnes, des objets, des mots, des lieux, des dates, etc. On parle d’une façon générale de ressources.

Représentation

Si une URI est l’identifiant d’une « ressource », alors quel « document » obtiendra-t-on en naviguant vers cette URI ? On a l’habitude d’obtenir pour une même adresse toujours le même document, mais d’une façon générale un identifiant peut être associé à plusieurs représentations qui varient – de façon transparente – en fonction de préférences de langue, de format, de lieu, etc. C’est ce qu’on appelle la négociation de contenu.

Cette capacité des URIs d’identifier absolument n’importe quoi, indépendamment d’une représentation particulière, est la clé de voûte de l’universalité du web [...] un réseau décentralisé de données .

Mais il faut aller plus loin pour que l’interopérabilité soit complète – puisque le web de données n’est qu’une solution à la problématique de l’interopérabilité. En effet, pour qu’une autre application puisse décoder mon assertion, il faut que je donne une définition précise des identifiants que j’ai utilisés, qui sont sans doute différents de ceux que comprend cette application. En particulier, il faut que je donne une définition précise de mes « verbes » (« est situé à ») et mes « types » (« Lieu », « Personne », etc.). C’est ce que permettent les ontologies, dont l’objectif est de donner un sens univoque à ce dont je parle, à l’aide de la logique formelle

Thomas Francart (2016)

le web des données

Le numérique, c’est de l’information traduite en nombres de façon à être traitée par des machines. Produire des métadonnées, être découvrable et laisser des traces numériques sont les fruits d’un travail de documentation. Celui-ci est trop souvent escamoté par la recherche d’une solution technologique et par des choix qui sont ceux de spécialistes de domaines autres [que celui qui nous importe]

Josée Plamondon (2019)

DONNÉE

Une donnée est un élément d’information qui n’a pas de signification lorsqu’il est considéré séparément par rapport à d’autres données.

MÉTADONNÉE

La métadonnée fournit le sens et le contexte qui sont nécessaires pour interpréter la donnée et faire des liens entre les données.
Les métadonnées servent à organiser et à trier de l’information et des documents. Grâce à elles, nous pouvons interroger des catalogues, des répertoires et des bases de données.

MODÈLE DE DONNÉE

Un modèle de données fournit la liste des métadonnées qui servent à décrire quelque chose ainsi que la façon dont les données sont représentées.

BASE DE DONNÉE

Une base de données est un dispositif informatique qui permet de stocker des données, de les structurer, de les analyser et de les interroger à l’aide d’applications diverses. Une base de données peut également alimenter les pages d’un catalogue en ligne qui contient des images et des textes

DÉCOUVRABILITÉ

La finalité d’un plan de découvrabilité est le fruit d’une réflexion stratégique. Celui-ci fournit les questions, le contexte et le cadre sans lesquels la découvrabilité n’aurait pas d’autre objectif que de fournir des données à un moteur de recherche. Ce sont les activités de marketing et de promotion qui produisent des résultats mesurables.

Josée Plamondon (2019)

ENJEUX CULTURELS ?

L’intelligence des machines, rappelle M. Julien, se développe à partir d’une tonne de données, d’où elle bâtit sa compréhension d’un domaine de connaissance. « Si on fournit à l’IA une donnée incomplète, ça teinte sa compréhension. Actuellement, pour Google, TicketMaster et Evenko sont à peu près les seuls à fournir de l’information sur les spectacles. C’est loin de représenter toute la diversité des arts de la scène », qui vont de la danse au conte, en passant par le théâtre ou la performance.

« Si on laisse les intérêts commerciaux définir les façons de représenter le spectacle sous forme de données, ils vont se tourner vers ce qui est populaire, ce qui existe en plus grande quantité et qui se trouve déjà sous forme de données. » Bref, les arts vivants ont intérêt à courser, car « ils risquent de se réveiller bientôt devant une pente à monter beaucoup trop raide. »

Catherine Lalonde (2019)

ENJEUX POLITIQUES ?

Il y a d’un côté l’idée d’un réseau Internet centralisé, contrôlé, entre les mains de l’État et de la police, mais aussi des puissances de l’économie. Certains y voient la marque du despotisme, de l’étatisme, ou de logiques de monopole de quelques multinationales.

Et il y a de l’autre côté, le désir d’un réseau décentralisé, fonctionnant grâce à l’Open source et au logiciel libre, avec une indivision du pouvoir entre les mains de tous les internautes ou presque. C’est une vision anarchiste, ou du moins libertaire ou libérale-libertaire du réseau.