L'Information et le Cycle de la veille

Groupe A : 28 janvier
Groupe B : 4 février

VEILLE INFORMATIONNELLE

UNE DÉFINITION

Il s’agit de l’activité mise en œuvre par l’entreprise (l'équipe, les professionnel·les) pour suivre les évolutions susceptibles d’influer sur le devenir de son métier.

Elle est, comme le dit Steven C. Wheelwright, « constituée par l’ensemble des techniques visant à organiser de façon systématique la collecte, l’analyse, la diffusion de l’exploitation des informations techniques utiles à la sauvegarde et à la croissance des entreprises ».
Dans un monde de la globalisation de l’économie, des échanges économiques autant que la transformation rapide et profonde des sciences et techniques, l’entreprise moderne, pour s’adapter, rester compétitive et prospérer, doit anticiper les évolutions de son environnement. L’information est au cœur d’une telle démarche d’intelligence stratégique, technique, économique et sociale. L’entreprise doit être constamment informée des dernières découvertes, inventions ou innovations. Elle doit pour cela s’imposer une constante observation des mutations scientifiques, techniques et technologiques. 
Depuis plus d’une dizaine d’années, la veille technologique est de plus en plus intégrée dans les entreprises. Face à la transformation rapide et profonde du monde de la science et de la technologie, afin de protéger son avenir, l’entreprise doit surveiller son environnement pour constamment prendre connaissance de tout ce qui évolue autour d’elle. En possédant des informations clés, l’entreprise peut alors anticiper les changements et prendre de bonnes décisions. 

OBJECTIFS POTENTIELS DE LA VEILLE

De manière générale, la veille a pour objet de :
« Rechercher de l'information à caractère anticipatif, souvent fragmentaire, annonciatrice d'événements et qualifiée de signal faible »
Entre autres en déployant des processus permettant de :
Maintenir un niveau élevé d'information sur son secteur d'activité
Écouter les communautés cibles / Cartographier les communautés cibles
Surveiller la concurrence et anticiper les changements du marché
Anticiper un bad buzz ou une crise potentielle

Les objectifs de la veille technologique sont « la détection de signaux faibles, la recherche de l’information utile aux décisions et aux actions. C’est en fait l’apport d’une aide aux décisions à caractère stratégique pour l’entreprise ».

SIGNAUX FAIBLES

Informations partielles et fragmentaires émanant de l'environnement, de nature anticipative ou prospective, généralement plus qualitatives que quantitatives, et généralement peu signifiantes si elles ne sont pas mises en rapport avec d'autres informations
En effet, une information fragmentaire prise isolément peut rester insignifiante voire suspecte mais combinée à d’autres connaissances ou repositionnée dans un contexte plus vaste, elle peut permettre de découvrir un tout signifiant.

ON PARLE DE SIGNAL "FAIBLE"...

parce que fragmentaire
on ne dispose que d'un fragment d'information à partir duquel, par induction, on émet des hypothèses sur un événement anticipé
parce que noyé dans le bruit
informations utiles doivent être trouvées dans une multitude d'informations inutiles, de bruit, ce qui les rend souvent invisibles 
parce que sans sens clair pour saisir la signification et le sens d'une information, il faut connaître l'environnement et les éléments de contexte 
parce qu'imprévisibles
souvent non familières, non attendues, et peu répétitives, ces informations sont soumises aux  biais (cognitifs, méthodologiques, techniques, etc). 
Information qui permet à l’entreprise, moyennant une interprétation appropriée, de voir venir à l’avance certains changements de son environnement socio-économique, dans le but d’en tirer un avantage ou bien d’éviter un risque

INFORMATION

1 - action (activité de la veille)

Action d'une ou plusieurs personnes qui font savoir quelque chose, qui renseignent sur quelqu'un, sur quelque chose.

2 - connaissances (objet de la veille)

Ensemble de données, de connaissances réunies sur un sujet.

3 - communication (territoire de la veille)

Ensemble des activités qui ont pour objet la collecte, le traitement et la diffusion des nouvelles auprès du public.

4 - DONNÉE (matière de la veille)

Élément de connaissance traduit par un ensemble de signaux selon un code déterminé, en vue d'être conservé, traité ou communiqué.
Une information constitue un événement possible parmi un ensemble de possibilités.

L'information possède un sens : une information est susceptible d'avoir un effet sur nos décisions.
L'information possède une signification : sa valeur ne se limite pas qu'à son contenu.

En théorie, l'information diminue l'incertitude.
En pratique, le manque comme l'excès d'information peuvent nuire à la prise de décision.

INFORMATION UTILE

L'information utile est celle dont ont besoin les différents niveaux de décision de l'entreprise ou de la collectivité, pour élaborer et mettre en œuvre de façon cohérente la stratégie et les tactiques nécessaires à l'atteinte des objectifs définis par l'entreprise (...) Ces actions, au sein de l'entreprise, s'ordonnent en un cycle ininterrompu, générateur d'une vision partagée des objectifs à atteindre.

(CIGREF, 1998)

CONTENU

Tous les objets présentent un certain nombre de données, un contenu brut.

En informatique, ce contenu brut est donné en digits (bits). On peut le définir comme le nombre de mémoires élémentaires qu'occupe ce contenu (une chaîne de caractères) dans la mémoire d'un ordinateur, quand on ne lui fait subir aucun traitement particulier autre que la mise sous format compatible avec le système.

CONTEXTE

Le contexte est nécessaire pour attribuer une signification au contenu.

Le contexte dépend des éléments de la chaine de communication (émetteur-récepteur) et des informations connexes nécessaires à la compréhension  (langage, langue, code, culture). 

VALEUR

La valeur d'une information dépend du contenu et du contexte.

Une information aura une valeur plus importante pour une personne que pour une autre. La valeur dépend donc du sens, lequel dépend de la signification contextuelle du contenu d'un objet. L'information est quant à elle indépendance de cet objet, de son support, et peut généralement être reproduite sur un autre support.

INFORMATIONS RÉTROSPECTIVES

Informations sur des événements réalisés, des faits accomplis

INFORMATIONS RÉCENTES

Informations sur des événements récents ou en cours de réalisation

INFORMATIONS ANTICIPATIVES

Informations permettant de repérer des événements probables ou prévisibles, en cours de préparation

INFORMATIONS PROSPECTIVES

Informations permettant de détecter des événements difficilement prévisibles dans un horizon plutôt lointain.

SOURCE

Personne ou objet dont on peut tirer des informations, origine attestée d'une information.

SOURCE PRIMAIRE

Les sources primaires sont des travaux originaux, ou des rapports d'événements, ou encore des déclarations personnelles. Ce matériau brut constitue une base pour des travaux d'analyse ou de recherche effectués et publiés par des spécialistes qualifiés. ​ Il peut s'agir de documents comme : 
  • des rapports ou des comptes-rendus de faits bruts
  • des témoignages, des journaux intimes, des interviews, des déclarations, des conférences de presse
  • des résultats de sondages ou d'expériences, des statistiques brutes comme Google Trends, des bases ou compilation de données
  • (...) des textes exprimant l'opinion personnelle de leurs rédacteurs
  • des œuvres artistiques ou de fiction comme des poèmes, des œuvres littéraires, des scripts ou scénarios
  • des règles ou des parties jouées d'un jeu

SOURCE SECONDAIRE

Les sources secondaires sont des documents dont les auteurs ont réalisé une analyse, une synthèse, une explication ou une évaluation d'un sujet sur base des sources primaires à leur disposition. Ces documents sont fiables lorsqu'ils sont publiés et sont l'œuvre de spécialistes reconnus. Et dans les meilleurs cas, ils sont aussi relus et objets de critiques. ​ 
  • des livres 
  • des biographies 
  • des monographies écrites par des spécialistes du sujet
  • des conférences données par des spécialistes du sujet
  • des articles de journaux, revues ou magazines, ou sites internet de qualité

SOURCE TERTIAIRE

Une source tertiaire est une compilation généralement très large de sources secondaires et qui fournit une synthèse de leur contenu. On peut citer comme exemples les encyclopédies (Wikipédia est une source tertiaire), les dictionnaires encyclopédiques, les ouvrages généralistes ou de vulgarisation, les manuels scolaires ou professionnels, les bibliographies, les livres d'histoire couvrant une vaste période.

Qualifier les sources

Selon les intentions de l'auteur

  • ​ sources scientifiques, visant à produire des connaissances spécialisées et nouvelles 
  • sources de recherche prospective, ne produisant pas de connaissances nouvelles, mais les mettant à disposition de manière ordonnée, intelligible et intelligente (véhiculent des modèles, synthèse) 
  • sources de vulgarisation 
  • sources militantes, sur des innovations, la description d’expériences, des témoignages 
  • sources purement pragmatiques : outils, textes instrumentaux… 
  • sources idéologiques, pamphlétaires.

(Mérieux, 2011)

Selon une typologie du web

  • sites d’actualité et les grands médias 
  • sites institutionnels, communications gouvernementales, textes de loi 
  • blogues / ms / sites spécialisés, de chercheurs, de journalistes 
  • sites / blogues corporatifs, d'entreprises, d'influenceurs, réseaux professionnels 
  • réseaux institutionnels ou associatifs (centres de recherche, labs, revues scientifiques, associations)​

(Inspiré de Université Européenne de Bretagne)

Information et communication

La dissociation entre information et communication

[Information et communication] ne sont pas synonymes, même si depuis cinquante ans les progrès techniques concernent la capacité à produire et distribuer de plus en plus vite un nombre considérable d'informations de toute nature.

Chacun sait bien que la difficulté essentielle est dans la communication, qui implique la relation, c'est-à-dire la prise en compte de l'Autre.
Avec l'information, on reste du côté du signe, de l'unité cognitive et symbolique. Avec la communication, on butte sur l'Autre, le récepteur.

Transmettre n'est pas communiquer

Un plus grand nombre d’information, transmis de manière très efficace et rapide, par un plus grand nombre de systèmes techniques n’assure pas forcément une meilleure communication. 

 L’essentiel n’est pas la transmission, mais la communication c’est-à-dire le partage d’un minimum de valeurs pour accepter de débattre et de partager ce qui est reçu.
« L'information n'est pas la connaissance.
La connaissance n'est pas la sagesse.
La sagesse n'est pas la vérité.
La vérité n'est pas la beauté.
La beauté n'est pas l'amour.
L'amour n'est pas la musique.

La musique est la meilleure des choses. » ​